Blue Ly : Où en est-on sur le marché de l’auto partage ?

by | Nov 21, 2016 | Ciblage comportemental, Marketing B to C, Tendance Marketing | 0 comments

Un marché international en pleine expansion

Le marché de l’auto partage émerge depuis la fin des années 90. En forte progression, il présente un énorme potentiel de développement. La raison de ce fort engouement était initialement celle liée à l’intérêt de l’utilisateur : rendre service à la personne en lui évitant de posséder un véhicule… mais aujourd’hui le nombre grandissant de villes devant faire face à une pollution qui ne décroit plus, incite les mairies du monde entier à regarder l’option auto partage de plus près : Clairement, l’objectif principal étant avant tout de réduire les émissions polluantes et fluidifier le trafic urbain. Petit tour d’horizon :

Tout d’abord, la plus grosse société d’auto partage au monde se nomme ZipCar. Implantée aux Etats Unis dans plus de 70 villes, elle compte plus de 5500 voitures pour environ 400 000 utilisateurs. Comme quoi, même si le pays de l’oncle Sam est toujours l’un des plus gros pollueur de la planète, il ne manque pas d’initiative ! En tout cas, l’exemple de Zipcar montre à quel point, sur ce marché, le business model semble rentable… mais à long terme : cette société, créée il y a 17 ans, n’était pas encore excédentaire en 2009, présentant à l’époque un résultat négatif de 22 millions de dollars, dix ans après sa création.

La France, elle, est en retard sur ce marché, pesant seulement 5 millions d’euros sur un marché européen actuel de 145 millions d’euros.

L’exemple de l’auto partage à Lyon

Blue Ly, service d’auto partage au capital de 5 millions d’euros, a été mis en place à Lyon en septembre 2013 par Bolloré, un groupe français international de transport, logistique et communication au chiffre d’affaire de 10,8 milliards d’euros. Ce groupe, resté familial depuis 1822, était déjà connu pour avoir mené des investissements sur des marchés à long terme. Après son implantation à Paris avec Autolib’, le groupe Bolloré a pu s’implanter à Lyon, déstabilisant alors fortement Citiz LPA, service d’auto partage dirigé par François Gindre implanté dans le Grand Lyon.

Pour réussir son pari, le groupe Bolloré a investi 20 millions d’euros qui n’ont logiquement pas encore été rentabilisés. Pour son service d’auto partage à Lyon, Bolloré met à disposition des véhicules 100% électriques pour limiter les émissions de Co2. La Blue Car, commercialisée en 2010, en plus d’être exploitée à Lyon et à Paris par le groupe, est vendue en concession Blue Car à Vaucresson, Bordeaux et Lyon.

Pourquoi Blue Ly aurait-il le dessus sur Citiz LPA ?

Selon Morald Chibout, directeur marketing de EDF, en collaboration avec Bolloré du fait de la fabrication en partie des batteries de la Blue Car, affirme que Blue Ly à quatre ans d’avance sur son business plan et ce grâce a leur véhicule équipée d’une batterie possédant une autonomie de 250 kilomètres, difficilement concurrençable. Egalement, l’exemple de Paris avec plus de 2 millions de locations à ce jour, montre la compétence du groupe Bolloré dans ce domaine.

L’objectif du groupe est clairement de s’imposer en dépassant ses concurrents sur le marché de l’auto partage lyonnais.

Quels avantages pour Renault de collaborer avec Bolloré ?

Renault vient de l’annoncer : le groupe s’allie avec Bolloré pour Blue Ly et Autolib’. Les raisons sont finalement assez logique stratégiquement : Renault a du mal à vendre son modèle Twizy, véhicule 100% électrique a deux places, autonome pendant 120 kilomètres. Commercialisé depuis Mars 2012 au rythme de 200 véhicules en moyenne vendus mensuellement, la réussite est très relative et finalement moindre comparée à leur récent modèle Renaut Zoé, déjà trois fois plus vendu.

C’est dans ce contexte que Bolloré devient un client intéressant pour Renault car en plus des 30 véhicules livrés initialement pour Blue Ly, le renouvèlement devra se faire régulièrement, après quelques années d’exploitation. Bon plan pour Renault et Bolloré qui comptent s’implanter sur le marché européen d’auto partage désormais.

D’un point de vue purement marketing, on aura en tout cas constaté un phénomène que peu de spécialistes avaient identifié comme une évidence : les services d’auto partage y sont probablement pour quelque chose dans la baisse de la vitesse de progression des ventes d’automobiles 100% électrique. Et oui ! le marché des véhicules électriques étant principalement urbain, pourquoi un utilisateur potentiel irait acheter son modèle pour en devenir propriétaire lorsque le véhicule est disponible sur le trottoir en bas de chez vous ?

En conclusion, sachez que le marché mondial de l’auto partage a un avenir prometteur : en 2021, le chiffre d’affaire du secteur devrait être multiplié par sept à l’échelle de la planète. A bon entendeur capable d’investir !

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